Attention, ça éclabousse.
Je parlais de mon roman La malédiction du lapin dans mon premier billet dont je vous donne ici le lien pour le cas où vous auriez la flemme de parcourir la liste des trois articles de ce blogs.
Cela dit sans aucun jugement, je ne supporte plus les listes.
Qui dit premier jet, dit titre de billet élégant par la désuétude de son petit côté vanne grasse de patron de PME des années 90 à grosse bagnole et mains baladeuses.
D'après ce que j'ai noté, j'ai commencé à écrire La malédiction du lapin le 24 septembre 2020. Si je n'ai pas songé à relever les conditions météorologiques de cette journée, historique pour l'humanité comme toutes celles de la crise sanitaire, j'ai repris toutes mes séances d'écriture dans un tableau Excel de ma conception que certaines personnes me suivant sur Twitter connaissent bien. J'en suis à me demander comment cela ne les rebute pas, en plus des bêtises que j'y raconte, au point de se désabonner de mon fil. J'en conclus que l'humanité aime Excel.
Qu'est-ce que je vais raconter ?
Aujourd'hui, j'ai envie d'aborder plusieurs sujets.
Je reviens sur ma manière de suivre mon écriture, mes corrections et, enfin, quelques questions qui se posent au jeune auteur de 47 ans non publié que je suis.
Un tableau pour les compter tous.
Sur Twitter, j'explique dans un thread la raison d'être de ce fichier aux tableaux multiples. Je le reprends ici en le complètant un peu (j'écris cela au cas où tu as lu le thread en question).
Quand je me suis lancé dans l'écriture de ce roman, j'ai été confronté au manque de temps disponible et, par ricochet, à une pratique très irrégulière.
Au début, j'ai cherché des méthodes et autres vidéos de masterclass dont l'absence d'intérêt m'est vite apparue au profit d'une vérité fondamentale :
Si tu veux écrire (un roman), écris tous les jours ou presque.
Le reste, tu verras plus tard.
"Ok", me dis-je. "Attelons-nous moi à une discipline dont je ne dérogerai pas."
Oh ! Le plaisir de profiter de la famille.
Oh ! Des obligations.
Oh ! Je travaille entre 10 et 12h00 par jour.
Oh ! Le ménage. Oh ! Les courses. Oh, oh, oh, oh, etc.
Ho ! Et la discipline, alors ?
Nan, parce qu'il y a aussi "Oh ! Des films" et "Oh ! Une série" qui titillent parfois.
Alors, il s'avère ab-so-lu-ment nécessaire de s'armer contre la courtemporalité et la procrastinattitude.
Pour cela, chacun(e) cherche le moyen qui lui correspond le mieux. Le mien est de tracer les choses.
Quand est-ce que j'ai écrit ? Pendant combien de temps ? Comment figurer ma progression ? Attends, il y a combien d'étapes dans l'écriture d'un bouquin ? Hein ? Je devrai relire et corriger ?
En général, je suis organisé psychorigide. Je n'aime pas prévoir un truc et qu'il tombe à l'eau.
Donc, première règle : tu écriras tous les soirs et tous les week-ends. Cependant, j'ai envie de prendre du place et je module cette règle par un alinéa : si tu n'écris pas tous les soirs, ce n'est pas grave. Si ce n'est pas tous les week-ends non plus.
Deuxième règle : tu vas noter toutes tes séances d'écriture, leur durée et la quantité de mots (*)
Oui, mais un énième carnet, ça me soule.
Ok, fais un tableau alors.
Ok.
(*) ce n'est que plus tard qu'on m'a dit "En France on compte en signes, arpette !"
Voici un extrait du tableau en question :
Avec un close-up :
J'en profite pour remercier Crazy d'avoir relevé que session ne s'écrit pas du tout avec un C.
J'y note chacune de mes sessions (jusqu'à 150 possibles) et le nombre de mots écrits. Comme vous pouvez le voir, j'ai abandonné l'idée de m'imposer un objectif de mots, concept auquel j'ai fini par ne voir aucune utilité, ni aucune capacité d'émulation. En effet, mes sessions d'écriture incluent des phases de lecture d'articles, de recherche dans des dictionnaires, de visionnage de vidéo et autres activités complémentaires à l'instant de création.
L'objectif de mots par chapitre est aussi devenu obsolète, les derniers ayant nettement explosé le nombre que j'avais défini en commençant mon roman. De plus, j'ai intercalé des interludes assez courts qui n'atteignent pas cet objectif moyen.
A la fin d'un chapitre, je sais en combien de temps d'activité je l'ai écrit (heures et minutes) et en combien de jours (période avec et sans activité d'écriture).
Je ne me mets aucune pression à ce sujet, personne ne m'attend à l'arrivée, c'est l'apanage des inconnus.
Maintenant que j'ai terminé l'écriture du premier jet de mon roman, je sais en combien de temps j'y suis parvenu entre septembre-octobre 2020 et septembre 2022 : 728h35 heures, soit 17,1 semaines de 5 jours à 8,5h/jour.
Si je n'écrivais pas en marge de ma vie, cela m'aurait pris 3,1 mois à plein temps.
Au final, je me trouve avec 22 chapitres et 7 interludes, soit 29 onglets colorés selon l'étape que j'ai accomplie. Je récupère le tout dans un tableau de bord dont l'objectif est de me renseigner quant à ma manière d'écrire.
Et si je déroule de la molette :
En réalité, ce tableau est faussé car je suis bien incapable d'écrire 8h30 par jour et je devrai le corriger pour le réduite à 6h00 au grand maximum.
Concrètement, quelle est la réalité de ce tableau ?
Rien de mieux qu'une photo pour bien illustrer un résultat.
706 pages A4, oui Madame, oui Monsieur.
Corriger le récit.
C'est maintenant le moment de s'atteler à corriger tout ça : les incohérences entre les chapitres, la distillation de petits éléments qu'on se dira que j'avais pensé à tout, les passages à retravailler pour les avoir écrits sans considérer qu'un(e) lect(eur)rice n'est pas dans ma tête, certaines coquilles, etc.
Pour cela, rien ne vaut le papier à mon sens. J'aime lire tant en version numérique que physique, mais cette dernière forme est pour moi la plus efficace. Je suis aveugle à certaines choses écrites sur écran comme des mots manquants ou des fautes d'orthographe et de grammaire.
Comme je suis Alsacien, il m'arrive de manger du chou à choucroute en même temps que j'écris.
Les pages ne sont imprimées qu'en recto pour me permettre d'écrire sur le verso de la suivante et, au besoin, d'ajouter une feuille intercalaire sur laquelle j'aurais noté des choses supplémentaires ou complété des passages.
Je ressors mon ch'tit tableau n'Excel et je note simplement mes horaires.
Je suis très flexible sur ma manière de faire. Je peux revenir sur un chapitre plusieurs jours après du fait d'avoir eu une idée en corrigeant un autre.
Ce système me permet, au fur et à mesure, de quantifier le temps que je passe pour cette phase gra^ce à mon tableau de bord.
C'est bien beau tout ça, mon poulet, mais pourquoi mesures-tu le temps de cette manière ?
Eh bien, merci à moi-même de poser cette question fort intéressante.
J'ai en réalité un véritable objectif un peu fou comme nombre d'autrices et d'auteurs : soumettre mon manuscrits à des maisons d'édition. Or, elles ne sont pas toutes accordées sur le même diapason en termes de dates. Certains acceptent les manuscrits toute l'année, d'autres pendant un mois ou deux, certaines pas avant 2023.
En d'autres termes, j'ai très envie d'être prêt à proposer mon histoire dès le début 2023 pour ne pas louper les coches. J'ai vu que l'une d'entre elles va accepter les nouveaux projets à partir de fin octobre 2022, mais je ne serai pas prêt.
Bref, comme tout projet dans lequel on s'investit, il vaut mieux se tenir à une échéance en croisant les doigts pour être en mesure de la respecter.
Les quelques questions que je me pose depuis que je corrige.
La première qui m'est venue est de fondre deux chapitres en un : le 1er et le 2nd, le 3ème et le 5ème, le 7ème et le 9ème. Le seul intérêt résiderait dans un équilibrage des chapitres en termes de longueur sans, à mon sens, renforcer la narration.
Une discussion avec le formidable Bob m'oriente à laisser tomber cette idée de vouloir normer d'une certaine manière les chapitres. A la limite, ce serait plutôt une question d'édit(eur)rice ou ce sera la mienne si je décide de m'autoéditer après avoir essuyé maints refus et déconvenues.
La seconde question se rapporte au titre.
A l'époque où cette histoire était encore un projet de BD, La malédiction du lapin était le sous-titre d'El Calavera Celtico. Or, ce dernier n'a plus vocation à devenir le titre principal, pas plus que Les chroniques d'El Calavera Celtico que l'on peut lire en entête de mon fichier Excel. J'ai du contenu pour une suite, mais je ne compte pas m'y lancer sans que l'on ne m'y incite. Comprenez si j'ai la chance d'être édité et que franchement, "Fabrys, on a trop envie d'aller plus loin et tu me ferais le plus beau cadeau du monde en écrivant un tome 2". Tu imagines la probabilité.
Bref, je reste sur l'idée du one shot.
La malédiction du lapin est depuis deux ans le titre du livre, mais je le trouve un peu mou. Il illustre une partie majeure de l'histoire sans parvenir à l'identifier dans son ensemble. Alors, j'ai pensé au nom du personnage principal, ce qui me plairait beaucoup : Emrys.
V'là t'y pas qu'une autrice a écrit une série éponyme de 5 ou 6 tomes !
Alors, pour l'instant, je me garde tous ces termes sous le coude pour les triturer. A ce jour, j'en suis à Emrys sous-titré El Calavera Celtico, car cette histoire est la sienne.
La troisième question est "Purée de boulette de merguez, après les corrections, j'aurai les retranscriptions, pis les corrections d'orthographe, de grammaire, de syntaxe, de tournures de phrases et autre lisibilité machin-chouette. Combien de temps cela va-t-il me prendre ?"
Alors là, je prends un sac en papier et je respire dedans.
Des schmoutz (des bisous en Alsacien, c'est pas du tout NoCovidFriendly)
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